Journée internationale des droits des femmes !

En cette journée si particuliÚre on ne peut que vous souhaiter à toutes une belle journée et se souvenir de toutes les femmes qui se sont battues et que se battent encore pour leurs droits !

Du Touquet Raid Amazones au Salon du Vin au féminin en passant par le Rallye des Belles : les femmes occupent une place particuliÚre au Touquet depuis plus de 110 ans !

Connaissez-vous Simone Sagnier ?

DĂšs le mois de mai 1940, les soldats allemands investirent massivement la station. Mme Simone Sagnier, Touquettoise anglophone Ă©tait l’épouse de M. Illidge, un Anglais qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Gestapo et retenu dans un camp en Pologne. Au Touquet, comme partout en zone occupĂ©e, un rĂ©seau de rĂ©sistance se mit en place.

À la fin de l’annĂ©e 1942 des touquettois vinrent en aide Ă  un aviateur canadien, l’officier John Tolmie. Au total, six hommes et deux femmes se mobilisĂšrent pour cacher l’aviateur et lui fabriquer de faux-papiers d’identitĂ©. Comme Simone Illidge Ă©tait anglophone, il rĂ©sida en partie chez elle et passa d’ailleurs les fĂȘtes de NoĂ«l 1942 en sa compagnie. Afin d’exfiltrer le soldat vers Arras oĂč un rĂ©seau de rapatriement Ă©tait mis en place, une opĂ©ration de transfert depuis un garage touquettois fut programmĂ©e le 27 dĂ©cembre. Mais ce mĂȘme-jour, Ă  sept heures du matin, des policiers allemands firent irruption chez Madame Illdge et empruntĂšrent l’escalier menant Ă  l’étage oĂč Ă©tait cachĂ© l’officier Tolmie
 Sans nul doute, les rĂ©sistants avaient Ă©tĂ© trahis !

Dans les minutes qui suivirent, tous les patriotes impliquĂ©s furent arrĂȘtĂ©s et interrogĂ©s par la Gestapo, dont le siĂšge se situait dans la villa Le Petit ChĂąteau. Les suspects furent alors transfĂ©rĂ©s Ă  la prison de Loos et six d’entre eux furent condamnĂ©s Ă  mort, dont Mme Illidge. Devant les juges, la courageuse femme dĂ©clara fiĂšrement :
« Je ne regrette rien ! Et si c’était Ă  refaire, je prendrais plus de prĂ©cautions en agissant seule ».

AprĂšs une demande de recours en grĂące, sa peine de mort fut transformĂ©e en travaux forcĂ©s. Mais trois des rĂ©sistants touquettois ayant aidĂ© John Tolmie furent exĂ©cutĂ©s le 20 juillet 1943 au Fort de Bondues. Une plaque de rue rend hommage Ă  leur acte de bravoure et de rĂ©sistance, tout prĂšs du phare ; vous ne passerez plus dans l’allĂ©e des Trois Martyrs sans une pensĂ©e pour leur sacrifice.

Simone Sagnier-Illidge fut soumise Ă  des travaux pĂ©nibles jusqu’à l’arrivĂ©e des AmĂ©ricains en BaviĂšre dĂ©but mai 1945, sonnant la fin de deux ans et demi de captivitĂ© et de travaux forcĂ©s. Quant au pilote canadien, l’officier Tolmie, il fut transfĂ©rĂ© dans un camp en tant que prisonnier de guerre. AprĂšs sa libĂ©ration en juin 1945 il regagna son Canada natal.

Source : « LE TOUQUET-PARIS-PLAGE AU FÉMININ » issue des derniĂšres MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© AcadĂ©mique (2020-2022).

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